Les spécialistes font remonter l'origine de la poterie kabyle à la protohistoire voire à la période néolithique(8000 à 6000 ans avant J.C.). En Grande Kabylie, le modelage, la cuisson et la décoration de la poterie est un artisanat typiquement féminin, par opposition au façonnage, à la décoration et la cuisson des tuiles qui est une activité réservée aux hommes.
La matière première est l'argile (kaolinite) à des degrés divers de pureté. Les poteries kabyles entrent dans la classe des poteries tendres à pâte argilo-sableuse, cuite à relativement basse température. Sur la poterie décorative la glaçure est mince et incolore.
Cette poterie, modelée à la main, a le plus souvent, un usage domestique et par la même possède un caractère utilitaire (plats à galettes et à couscous, pots à eau ou à sauce, marmite, cruches à eau, à huile, à vinaigre, à graisse, pots à miel, à semoule et à beurre, lampes, etc.). C'est dans la poterie décorative que s'expriment les thèmes décoratifs ancestraux comportant de nombreux motifs stylisés empruntés pour la plupart à la vannerie(treillis, quadrillages délimitant sur certains décors des polygones groupés en zones séparées par des cercles - à Oulkrou ces cercles constituent des bandes ornées d'une rangée de points)
Sur les poteries d'Oulkrou (ou Oulkhou), la palette est essentiellement trichrome: motifs rouge brique ou brun rougeâtre accentués de noir se détachant sur un fond crème. Les teintes sont lumineuses et chaudes.
Les centres de production étaient relativement nombreux en Grande Kabylie (Maatkas, Ath-Zmenzer, Betrouna, Tizi Ghenif, Aït-Chaffa, Oulkrou, Aït-Khelili....) mais malheureusement actuellement, faute d'une véritable volonté au plan national, ce savoir-faire risque de disparaître progressivement, les jeunes étant de plus en plus attirés par d'autres activités ou enclin à s'expatrier faute d'emplois sur place.
A l'instar de la poterie, les techniques de fonte et de moulage de l'argent remontent à l'antiquité. Cependant l'origine de l'ornementation des bijoux de Grande Kabylie demeure un sujet plus complexe, en particulier l'utilisation de l'argent filigrané et des coraux. L'hypothèse la plus communément admise est que ces techniques introduites en Espagne par les Vandales et les Visigoths y perdurèrent après la conquête arabe (711 après J.C.-bataille de Guadalete). C'est sous le règne des musulmans andalous que la technique des émaux fut définitivement mise au point. La reconquête de l'Espagne par les Royaumes chrétiens durant les XIème, XIIème et XIIIème siècles entraina l'exil de nombreux artisans qui s'établir au Maroc, en Tunisie et en Kabylie.
Le motif destiné à être coloré est délimité par des fils en argent soudés sur la base elle même en argent. Après avoir été enduite d'émail et séchée à l'air libre, la pièce de bijouterie est placée dans un four où l'émail est vitrifié à haute température.
Le dosage des oxydes et la température du four sont deux facteurs essentiels qui conditionnent le résultat final. L'habilité des artisans pallie la rusticité des équipements utilisés.
La robe Kabyle n’a pas toujours eu la forme qu’elle a aujourd’hui, autrefois, on parlait de Taqendurt.
L’ancienne robe Kabyle été faite de laine blanche tissée, une seule pièce ouverte par une fente sur la poitrine. Les anciennes robes Kabyles n’avaient pas de manches, mais étaient assez grandes pour recouvrir les bras. La robe Kabyle était accompagnée de ce qu’on appelait axellal, une sorte de manteau d’hiver qui protégeait la femme Kabyle du froid. Axellal n’était pas cousue, il était simplement accroché aux épaules et sur le devant par des fibules (Tabzimt). La ceinture était aussi présente, faite de laine et enroulé une dizaine de fois autour de la taille.
Au 20e siècle, le style vestimentaire de la femme Kabyle a connu beaucoup de changements, le tissu industriel de coton imprimé a remplacé la laine, la robe Kabyle est née.
Cousue à la machine à partir de plusieurs pièces à présent, elle peut comporter des manches courtes ou longues comme elle peut être sans manches, elle est fendu par devant et décoré comme sur le dos et le bas de la jupe avec des rubans qu’on appel Zigga.
Une partie du corsage nommé iciwi sert de poches aux femmes kabyles qui s’en servent pour cacher leurs économies.
La jupe est recouverte d’une fouta (lfoudha), un tissu multicolore (souvent noir, rouge et jaune) noué au niveau de la taille.
Les femmes Kabyles portent leurs plus belles robes en soi pour celles qui en ont les moyens les jours de mariages Kabyles, signes de richesses accompagnés de bijoux Kabyles.
